L’intervention du bypass en Y consiste à réduire le volume de l’estomac et à modifier le circuit alimentaire.
Les aliments ne passent plus par l’estomac et la partie supérieure du tube digestif, ils vont directement dans la partie moyenne de l’intestin grêle.
Le bypass en Y :
Le bypass en Y en images de synthèse :
Le bypass agit par plusieurs mécanismes qui s’associent :
Une restriction (comme la gastroplastie)
Une malabsorption : les aliments sont moins digérés
Un dumping syndrome : (l’ingestion d’aliments très sucrés en quantité importante entraine une sensation de malaise général et une accélération du pouls, ces aliments doivent donc être pris en petite quantité)
Une diminution du taux de ghrêline, qui est l’hormone de la faim, ce qui entraîne un désintérêt pour la nourriture (attention : ce mécanisme d’action n’est pas efficace sur les éventuelles compulsions).
Avantages & inconvénients
Le bypass est une intervention complexe, avec une hospitalisation de 2 à 4 jours en moyenne.
Le bypass doit entrainer une perte de poids très importante
De l’ordre de 5 kgs par mois, pendant les 6 premiers mois, puis une perte de poids de 2 à 4 kgs par mois.
Il est plutôt indiqué pour des Indices de Masse Corporelle supérieurs à 45.
D’après les données scientifiques, le bypass fait perdre – en moyenne – 70% de l’excès de poids en 1 an.
La dénutrition et les carences vitaminiques ne sont pas rares
Une supplémentation orale en vitamines et oligo éléments est indipensable.
La modification du circuit alimentaire est responsable de la diminution de la digestion des vitamines dites « liposolubles » (vitamines A, D, E K), de la vitamine B12 et de certains nutriments et oligo éléments. Ces différents produits devront être apportés en supplément de l’alimentation, sous forme de gélules (ce qui représente un coût d’environ 20 € par mois, non remboursé par la Sécurité Sociale).
Le bypass classsique est difficilement réversible.
Le confort alimentaire est meilleur qu’avec la gastroplastie
Les vomissements sont très rares.
Les habitudes alimentaires doivent être modifiées
3 repas et éventuellement 2 collations.
Les grignotages sucrés sont assez mal supportés, surtout avec le bypass classique
A cause du »dumping syndrom », ce qui est considéré comme un bénéfice par les patients opérés.
Un suivi régulier par une équipe multi disciplinaire est obligatoire.
3 Prises de sang sont nécessaires la première année, puis 1 à 2 prises de sang par an, pour rechercher un déficit vitaminique, une anémie, une dénutrition.
Les résultats sont les suivants :
Perte moyenne d’excès de poids à 1 ans
Perte moyenne d’excès de poids à 5 ans
Bypass en Y
Perte moyenne d’excès de poids à 1 ans : 70%
Perte moyenne d’excès de poids à 5 ans : 80%
Complications
Les complications du bypass sont heureusement rares, mais sont importantes à connaître.
Il est indispensable d’évaluer le risque opératoire par rapport aux bénéfices escomptés de votre bypass,
avant de prendre la décision de vous faire opérer.
Ce risque est lié à vos antécédents (cardiaques, pulmonaires…) et à la procédure (chirurgie et anesthésie).
La première semaine
Des complications opératoires sont possibles, elles peuvent amener à interrompre la procédure : perforation, hémorragie, accolements entre les anses intestinales rendant impossible la montée d’une anse jusqu’à l’estomac, impossibilité d’intubation de la trachée.Deux anastomoses sont réalisées, avec le risque de fistulisation, nécessitant une nouvelle intervention, et d’hémorragie.
Ce sont des complications graves, qui peuvent nécessiter plusieurs semaines d’hospitalisation en service de réanimation, et mettre en jeu le pronostic vital.Les phlébites et les embolies pulmonaires sont prévenues par l’utilisation de médicaments anti-coagulants à faible dose et le port de bas de contention.
Le premier mois
Une infection au niveau d’une petite cicatrice est possible.
Après le premier mois
Des carences nutritionelles sont possibles :
En particulier en Calcium, fer, folates et vitamine B12.
Elles peuvent être responsables d’une anémie.
Elles sont évitées par un apport supplémentaire par voie orale et des dosages sanguins réguliers.
L’ulcère au niveau du petit estomac :
Il est évité par la prise de médicaments spécifiques.
La sténose de l’anastomose :
Elle est révélée par des vomissements.
Elle nécessite une fibroscopie qui permet de faire une dilatation.
L’occlusion intestinale :
Elle est révélée par des douleurs abdominales et des vomissements.
Elle nécessite des radiographies et un scanner pour faire le diagnostic.
Certaines de ces complications sont urgentes (impossibilité de s’alimenter, vomissements importants…).
Elles seront toujours mieux gérées dans le centre chirurgical où vous avez été opéré.
Votre dossier est facilement accessible et le chirurgien qui vous a opéré vous connaît
Si vous ne pouvez vous y rendre rapidement, essayez de contacter votre chirurgien,
qui vous communiquera les coordonnées d’un centre près de chez vous compétent pour vous prendre en charge.
Echec du bypass
Rarement l’échec est complet : pas de perte de poids, ou perte de poids minime (10 à 20 kgs), ingestion en quantité importante d’aliments liquides (soupes) ou grignotages compulsifs toute la journée. Ces troubles du comportement alimentaire sont souvent – mais pas toujours – détectables pendant le bilan avant l’intervention.
Ces personnes n’auraient pas dû être opérées, ou auraient dû bénéficier d’un programme de rééducation alimentaire pendant plusieurs mois avant l’intervention chirurgicale. Dans les autre cas, on parle d’échec quand :
La perte de poids est inférieure à 50% de l’excès de poids.
Le patient est mécontent de son intervention : confort alimentaire diminué, règles hygièno-diététiques trop rigoureuses, suivi trop astreignant.
Les causes d’échec sont toujours :
L’absence de suivi médical par une équipe expérimentée.
Pas de modifications du comportement alimentaire.
Pas de reprise d’une activité physique régulière.
Ces échecs soulignent l’importance du bilan avant l’intervention et la bonne connaissance des contraintes alimentaires et des résultats escomptés du bypass en Y.
Tableau comparatif
Indications préférentielles
Mode d’action
Confort alimentaire
Suivi médical
Carences vitaminiques
Réversibilité
Méthode réalisée depuis
Technique opératoire
Durée intervention
Durée d’hospitalisation
Arrêt de travail
Complications opératoires
Complications tardives
Perte moyenne d’excès de poids à 1 an
Perte moyenne d’excès de poids à 5 ans
Sleeve gastrectomie
Indications préférentielles
– IMC entre 35 et 40 avec des complications de l’obésité
– IMC supérieur à 40
Mode d’action
– Ralentissement du passage des aliments dans l’estomac
– Effet sur la faim (ghrêline)
Confort alimentaire
– Diminué
– Vomissements rares
Suivi médical
Peu contraignant
Carences vitaminiques
Rares
Réversibilité
Non, mais dilatation de la sleeve au bout de 4-5 ans
Méthode réalisée depuis
20 ans
Technique opératoire
Coelioscopie
Durée intervention
1h à 2h
Durée d’hospitalisation
1 à 2 nuits
Arrêt de travail
Environ 2 semaines
Complications opératoires
Rares
– Hémorragie
– Fistule
Complications tardives
– reflux gastro-œsophagien
– très rares carences en vitamines
Perte moyenne d’excès de poids à 1 an
60%
Perte moyenne d’excès de poids à 5 ans
75%
Bypass en Y
Indications préférentielles
– IMC supérieur à 45
– Alimentation plutôt sucrée
– Présence d’une hernie hiatale avec reflux gastro oesophagien
Mode d’action
– Ralentissement du passage des aliments dans l’estomac
– Effet sur la faim (ghrêline)
– Digestion incomplète des aliments
– Dumping syndrome
Confort alimentaire
– Peu diminué
– Vomissements très rares
Suivi médical
Contraignant
Carences vitaminiques
Supplémentation nécessaire pour éviter les carences
Réversibilité
Possible par coelioscopie, mais complexe
Méthode réalisée depuis
Plus de 20 ans
Technique opératoire
Coelioscopie
Durée intervention
2h à 3h
Durée d’hospitalisation
1 à 2 nuits
Arrêt de travail
Environ 2 semaines
Complications opératoires
Rares
– Hémorragie
– Fistule
Complications tardives
– rare carence en vitamines
– occlusion
Perte moyenne d’excès de poids à 1 an
70%
Perte moyenne d’excès de poids à 5 ans
80%
Gastroplastie
Indications préférentielles
– IMC entre 35 et 40 avec des complications de l’obésité
– IMC entre 40 et 45
– de moins en moins pratiquée
Mode d’action
Ralentissement du passage des aliments dans l’estomac, modifiable
Confort alimentaire
– Très diminué
– Vomissements faciles
Suivi médical
Très contraignant
Carences vitaminiques
Très rares
Réversibilité
Simple par coelioscopie
Méthode réalisée depuis
Plus de 20 ans
Technique opératoire
Coelioscopie
Durée intervention
1/2h à 1h30
Durée d’hospitalisation
1 nuit. ambulatoire possible
Arrêt de travail
Environ 1 semaine
Complications opératoires
Rares
– Hémorragie
Complications tardives
– Dilatation de la poche : 10%
– Migration de l’anneau dans l’estomac : moins de 2%
Perte moyenne d’excès de poids à 1 an
40%
Perte moyenne d’excès de poids à 5 ans
50%
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